Extrait : Prisons et Paradis (1932) Il me fallait toutes les herbes vagabondes : la menthe dans la terre fraîche et la verveine au soleil ; la sauge, gris pâle, caressante d’un duvet imperceptible ; le réséda au parfum pauvre et tenace ; l’absinthe, si amère qu’un seul frôlement des doigts en garde l’odeur jusqu’au soir ; les tiges souples du fenouil, qui font saigner un peu leur suc anisé quand on les rompt. J’aimais l’origan, la marjolaine, l’hysope ; j’aimais qu’elles se